Enquête américaine – Jour 1 – Partie 6

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Session du Soir.

Le sous-comité s’est réuni, dans la continuité de l’ajournement, à 20 h 30, sous la direction du Sénateur William Alden Smith (président).

Témoignage d’Harold Thomas Cottam.

     Le témoin a prêté serment devant le président.
     Sénateur SMITH.  Mr. Cottam, quel est votre nom complet ?
     Mr. COTTAM.  Harold Thomas Cottam.
     Sénateur SMITH.  Où résidez-vous ?
     Mr. COTTAM.  À Liverpool, en Angleterre.
     Sénateur SMITH.  Quel âge avez-vous ?
     Mr. COTTAM.  Vingt-et-un ans.
     Sénateur SMITH.  Quelle est votre profession ?
     Mr. COTTAM.  Télégraphiste Marconi.
     Sénateur SMITH. Depuis combien de temps exercez-vous ce métier ?
     Mr. COTTAM.  Trois ans.
     Sénateur SMITH.  Où avez-vous été employé ?
     Mr. COTTAM.  Par la Marconi Co., tout ce temps.
     Sénateur SMITH.  Dans quelle mesure ; je veux dire, combien d’emplois différents ?
     Mr. COTTAM.  Je suis d’abord allé en mer. Puis j’ai été muté et ai servi dans un bureau de poste britannique pendant quelques temps.
     Sénateur SMITH.  En quelle qualité ?
     Mr. COTTAM.  Comme télégraphiste, sur une de leurs stations terrestres.
     Sénateur SMITH.  Sous l’autorité de la Poste britannique ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Où ?
     Mr. COTTAM.  À Liverpool.
     Sénateur SMITH.  Combien de temps avez-vous occupé cette fonction ?
     Mr. COTTAM.  Environ 14 à 16 mois.
     Sénateur SMITH.  Ensuite qu’avez-vous fait ?
     Mr. COTTAM.  J’ai été muté et suis reparti en mer, sur la route australienne.
     Sénateur SMITH.  Sur quel navire ?
     Mr. COTTAM.  Le Medic, de la White Star.
     Sénateur SMITH.  Combien de temps avez-vous servi sur le Medic ?
     Mr. COTTAM.  Deux voyages.
     Sénateur SMITH.  Vous étiez radiotélégraphiste à cette époque ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Deux voyages ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Aller et retour ?
     Mr. COTTAM.  Oui ; les voyages du retour.
     Sénateur SMITH.  De Liverpool.
     Mr. COTTAM.  Vers l’Australie puis de retour à Liverpool.
     Sénateur SMITH.  Quelle sorte d’appareil y-avait-il sur le Medic ?
     Mr. COTTAM.  Un Marconi, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Quel type d’instrument ou d’équipement ?
     Mr. COTTAM.  Une installation d’un watt et demi, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Quelle était la longueur d’onde maximale ?
     Mr. COTTAM.  Une longueur standard monsieur, monsieur ; 2 000 pieds.
     Sénateur SMITH.  Vous étiez chargé de la radio sur ce navire ?
     Mr. COTTAM.  Oui.
     Sénateur SMITH.  Le chef responsable ?
     Mr. COTTAM.  Seulement un homme, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Quel était votre emploi suivant ?
     Mr. COTTAM.  Sur le Carpathia, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Combien de temps avez-vous été sur le Carpathia ?
     Mr. COTTAM.  Je l’ai rejoint à Liverpool, en février dernier, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Vous avez toujours été sur le Carpathia depuis ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Êtes-vous parti à son bord depuis New York ?
     Mr. COTTAM.  De Liverpool, monsieur.
     Sénateur SMITH.  De New York l’autre jour ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Quel jour ?
     Mr. COTTAM.  Je ne me souviens plus du jour. Vers le 10 ou le 11, je pense, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Pour son dernier voyage en partance ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Quelle était sa destination ?
     Mr. COTTAM.  Gibraltar, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Disposait-il d’une installation de télégraphie sans fil ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH. Quel type ?
     Mr. COTTAM.  Marconi, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Du matériel de pointe ?
     Mr. COTTAM.  Non, monsieur ; c’était d’un genre plus ancien.
     Sénateur SMITH.  Quelle était la portée maximale d’utilisation de cet équipement ?
     Mr. COTTAM.  Deux-cents-cinquante miles.
     Sénateur SMITH.  Avez-vous eu des résultats satisfaisants sur des essais à 250 miles ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Sur le Carpathia ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Vous étiez sur ce navire dimanche dernier ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Quelles étaient vos heures de travail ?
     Mr. COTTAM.  Il n’y a pas d’heures établies. Il n’y a qu’un seul homme sur le navire.
     Sénateur SMITH.  Je comprends ; mais pour quelles périodes du jour et de la nuit étiez-vous censé être derrière vos équipements ?
     Mr. COTTAM.  Tout dépend d’où vous êtes. Si vous êtes dans les environs de New York ou pas loin vous pouvez vous attendre à être à votre poste en permanence.
     Sénateur SMITH.  Nuit et jour ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Est-ce faisable ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  En faisant le voyage de New York à Gibraltar, après être sorti en mer, il n’y a pas de règle rigide qui vous oblige à rester à votre poste ?
     Mr. COTTAM.  Non, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Pas de réglementation du gouvernement britannique ?
     Mr. COTTAM.  Non, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Pas de consigne de la Marconi Co. ?
     Mr. COTTAM.  Non, monsieur ; mais on est plus ou moins responsable des communications qui sont attendues.
     Sénateur SMITH.  Vous êtes responsable des communications ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur ; si un navire est attendu, monsieur. Si un navire doit passer à 3 heures du matin, on doit être au poste à cette heure pour établir la communication.
     Sénateur SMITH.  Avez-vous eu pour habitude d’aller à votre appareil à des moments réguliers ?
     Mr. COTTAM.  Non, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Êtes-vous employé à autre chose sur le navire ?
     Mr. COTTAM.  Non, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Quel salaire recevez-vous ?
     Mr. COTTAM.  Quatre livres dix par mois.
     Sénateur SMITH.  Quatre livres dix shillings par mois ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Et l’embarquement ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Et la cabine ?
     Mr. COTTAM.  La cabine est mitoyenne de la salle de travail.
     Sénateur SMITH.  Est-ce le salaire habituel des télégraphistes sans fil en Angleterre ?
     Mr. COTTAM.  Je ne peux pas dire si ça l’est.
     Sénateur SMITH.  À qui rendez-vous compte à bord ?
     Mr. COTTAM.  Au capitaine.
     Sénateur SMITH.  Personnellement ?
     Mr. COTTAM.  Oui.
     Sénateur SMITH.  Et auprès de qui prenez-vous vos ordres ?
     Mr. COTTAM.  Du capitaine, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Personnellement.
     Mr. COTTAM.  Oui.
     Sénateur SMITH.  De quelqu’un d’autre ?
     Mr. COTTAM.  Non, monsieur.
     Sénateur SMITH.  De l’officier de quart ? Recevez-vous des ordres de lui ?
     Mr. COTTAM.  Non, monsieur ; pas sans l’autorité du capitaine.
     Sénateur SMITH.  Pas sans consigne du capitaine ?
     Mr. COTTAM.  Non.
     Sénateur SMITH.  Pourriez-vous recevoir des ordres de qui que ce soit à part le capitaine du navire quand vous êtes à bord ? Supposez que Mr. Marconi ou un officiel de la Marconi Co. vous donne des ordres par radio que vous capteriez, considéreriez-vous comme votre devoir de les recevoir de cadres de la Marconi Co. quand vous êtes en mer ?
     Mr. COTTAM.  Pas avant ceux du capitaine du navire, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Donc je dois comprendre que vous n’avez pas d’heures définies pendant lesquelles vous devez être en fonction avec votre équipement ?
     Mr. COTTAM.  Pendant toute la journée, monsieur ; pas nécessairement la nuit.
     Sénateur SMITH.  Pendant toute la journée ?
     Mr. COTTAM.  Tout le jour, la journée, mais pas les nuits.
     Sénateur SMITH.  Avez-vous la liberté de vous retirer pendant les nuits quand vous le souhaitez ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Et quel était votre habitude à cet égard, à quelle heure vous retireriez-vous ?
     Mr. COTTAM.  En mer je me coucherais vers minuit.
     Sénateur SMITH.  Où se trouve votre appareil sur le navire ?
     Mr. COTTAM.  Sur le Carpathia, monsieur ?
     Sénateur SMITH.  Oui, où ?
     Mr. COTTAM.  À l’arrière du navire.
     Sénateur SMITH.  Sur quel pont ?
     Mr. COTTAM.  Sur un îlot au-dessus du fumoir de deuxième classe.
     Sénateur SMITH.  Qu’avez-vous là, une pièce ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Ou deux pièces ?
     Mr. COTTAM.  Une pièce.
     Sénateur SMITH.  Et vous dites que vous avez la liberté de vous retirer de nuit quand vous le voulez ?
     Mr. COTTAM.  Tout dépend des circonstances.
     Sénateur SMITH.  De quoi cela dépendrait ?
     Mr. COTTAM.  Si j’ai du travail à finir et que je ne peux pas le finir avant les premières heures du matin, je dois rester debout pour le finir.
     Sénateur SMITH.  Vous-voulez dire du travail commercial ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Envoyer des messages pour vos passagers ?
     Mr. COTTAM.  Ou pour le capitaine ; oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  La nuit vous n’êtes pas disponible pour le travail commercial ?
     Mr. COTTAM.  Je ne l’ai jamais fait ; seulement avec le capitaine, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Ou des affaires officielles ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Parvenez-vous à avoir les meilleurs résultats de jour ou de nuit d’ordinaire ?
     Mr. COTTAM.  De nuit.
     Sénateur SMITH.  Pouvez-vous dire pourquoi  – pourquoi c’est ainsi ?
     Mr. COTTAM.  Cela concerne l’état de l’atmosphère. Je ne sais pas quel état.
     Sénateur SMITH.  Et malgré cela vous n’attaquez pas les affaires la nuit, ou vos clients manquent la nuit ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Les passagers sur le navire ne cherchent pas à faire des affaires la nuit ?
     Mr. COTTAM.  Non, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Y a-t-il des règles vous demandant d’utiliser votre instrument ou de le mettre dans une position permettant d’être utilisé pour des appels de détresse chaque heure du jour ou à toute heure du jour ?
     Mr. COTTAM.  Il n’y a rien dans le système Marconi qui détecterait les signaux si l’opérateur n’est pas présent.
     Sénateur SMITH.  C’est-à-dire, pas d’avertissement ou d’alarme ?
     Mr. COTTAM.  Non, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Est-ce vrai pour les équipements plus modernes ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Ils ont une alarme ?
     Mr. COTTAM.  Non, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Ils n’en ont pas ?
     Mr. COTTAM.  Non, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Que faisiez-vous dimanche dernier vers 10 heures ?
     Mr. COTTAM.  Je recevais des nouvelles de Cape Cod, la station longue distance.
     Sénateur SMITH.  Vous receviez des nouvelles de Cape Cod ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Quel genre de nouvelles ?
     Mr. COTTAM.  Des nouvelles générales.
     Sénateur SMITH.  Des nouvelles générales pour le confort des passagers sur le navire ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Vous avez des heures définies à cet effet ?
     Mr. COTTAM.  Nous ne sommes pas obligés de relever les nouvelles, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Vous n’êtes pas obligés de les relever ?
     Mr. COTTAM.   C’est cela.
     Sénateur SMITH.  Mais à cette occasion, vous les avez relevées ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Combien de temps les avez-vous relevées ?
     Mr. COTTAM.   Je n’ai pas commencé à les relever –
     Sénateur SMITH.  À quelle distance étiez-vous de Cape Cod ?
     Mr. COTTAM.  Je ne pourrais pas vous dire la distance exacte.
     Sénateur SMITH.  Environ quelle distance ? Quelle était la longueur d’ondes nécessaire ? Pouvez-vous le dire, ou avez-vous envoyé des messages ?
     Mr. COTTAM.  Aucune transmission.
     Sénateur SMITH.  Aucune transmission ; juste la réception ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Après avoir fini votre affaire avec Cape Cod, qu’avez-vous fait ?
     Mr. COTTAM.  À la toute fin des nouvelles de Cape Cod, il envoyait de nombreux messages au Titanic.
     Sénateur SMITH.  Quelle heure était-il ?
     Mr. COTTAM.   Environ 11 heures.
     Sénateur SMITH.  Que veniez-vous de faire juste avant le message du Titanic ?
     Mr. COTTAM.  Je rapportais les communications du jour à la passerelle.
     Sénateur SMITH. Aviez-vous coupé votre station pour la nuit ?
     Mr. COTTAM.  Non.
     Sénateur SMITH.  Que faites-vous quand vous coupez votre station ; quoi que ce soit ?
     Mr. COTTAM.  Non ; il n’y a rien de spécial à faire.
     Sénateur SMITH.  Rien ?
     Mr. COTTAM.  Non.
     Sénateur SMITH.  Vous n’avez pas à détacher des fils de la batterie ?
     Mr. COTTAM.  Éteindre la batterie en charge, la batterie de réserve. On l’éteint pour la nuit.
     Sénateur SMITH.  Éteindre la batterie de réserve ?
     Mr. COTTAM.  Oui.
     Sénateur SMITH. Est-ce que ça « tue » l’instrument ?
     Mr. COTTAM.  Non.
     Sénateur SMITH.  Pouvez-vous recevoir des messages quand c’est éteint ?
     Mr. COTTAM.  Oui.
     Sénateur SMITH.  Mais vous ne pouvez pas les envoyer ?
     Mr. COTTAM.  Si.
     Sénateur SMITH.  Vous pouvez à la fois les recevoir et les envoyer ?
     Mr. COTTAM.  Oui.
     Sénateur SMITH.  Bien, alors dans les faits, qu’avez-vous fait quand vous avez coupé la connexion de cette batterie ?
     Mr. COTTAM.  J’ai arrêté son chargement, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Est-ce que cela réduit les chances de capter un signal de quelque sorte ?
     Mr. COTTAM.  Non monsieur, pas le moins du monde.
     Sénateur SMITH.  Je crois que vous nous avez dit à quelle distance l’équipement du Carpathia peut envoyer un message distinctement, n’est-ce pas ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Environ 250 miles, je crois que vous avez dit ?
     Mr. COTTAM.  Oui.
     Sénateur SMITH.  Y-avait-il du tonnerre ou des éclairs ou des nuages cette nuit ?
     Mr. COTTAM.  Non.
     Sénateur SMITH.  La nuit de dimanche ?
     Mr. COTTAM.  Non, monsieur.
     Sénateur SMITH. Il faisait clair ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Comment vous-êtes-vous retrouvé à capter cette communication du Titanic ?
     Mr. COTTAM.  J’attendais le Parisian, pour confirmer une précédente communication avec le Parisian.
     Sénateur SMITH.  Vous aviez communiqué avec le Parisian ce jour-là ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  À quelle heure ? 
     Mr. COTTAM.   Je ne peux pas le dire. Dans l’après-midi, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Pas un signal de détresse ?
     Mr. COTTAM.   Oh, non, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Une communication commerciale ou d’affaires ?
     Mr. COTTAM.   Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  À quelle distance du Parisian étiez-vous ?
     Mr. COTTAM.  Je ne sais pas, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Vous n’avez aucun moyen de savoir ?
     Mr. COTTAM.  Non, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Sa position n’était pas indiquée ?
     Mr. COTTAM.  Non, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Vous aviez été en communication avec le Parisian cet après-midi-là ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Et ce dimanche soir vous attendiez une autre communication de ce navire ?
     Mr. COTTAM.  Non, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Eh bien, comment vous êtes-vous retrouvé à votre équipement ?
     Mr. COTTAM.  Comme je dis, je confirmais, ou j’essayais de confirmer, une communication précédente avec le Parisian – je n’étais pas certain de sa communication.
     Sénateur SMITH.  Avez-vous entendu le capitaine du Carpathia aujourd’hui ?
     Mr. COTTAM.   Non, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Il a dit que vous étiez sur le point de vous retirer.
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Et vous avez reçu ce message de façon assez providentielle ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Où en étiez-vous dans vos préparatifs pour vous retirer ?
     Mr. COTTAM.  Eh bien, j’étais sur le point de me retirer.
     Sénateur SMITH.  Vous étiez vous dévêtu – aviez-vous enlevé tous vos vêtements ?
     Mr. COTTAM.  Non, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Aviez-vous enlevé vos chaussures ?
     Mr. COTTAM.  Non, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Aviez-vous enlevé un vêtement ?
     Mr. COTTAM.  J’avais enlevé mon manteau.
     Sénateur SMITH.  Quand vous avez enlevé votre manteau, aviez-vous vos appareils sur la tête ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Quoi ?
     Mr. COTTAM.  Les écouteurs.
     Sénateur SMITH.  Comment se fait-il que vous les ayez gardés ?
     Mr. COTTAM.  J’attendais le Parisian.
     Sénateur SMITH.  Combien de temps auriez-vous attendu ; juste assez pour vous déshabiller ?
     Mr. COTTAM.  J’aurais attendu deux minutes. Je venais d’appeler le Parisian et j’attendais une réponse, s’il y en avait une.
     Sénateur SMITH.  Et vous veniez de l’appeler ?
     Mr. COTTAM.  Oui.
     Sénateur SMITH.  Et vous ne saviez pas s’il l’avait reçu ou non ?
     Mr. COTTAM.  Non, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Et vous attendiez une confirmation ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Donc vous avez gardé les écouteurs sur les oreilles, sur la tête ?
     Mr. COTTAM.   Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Sur votre tête ?
     Mr. COTTAM.   Oui.
     Sénateur SMITH.  Avec l’espoir qu’avant d’aller au lit vous auriez confirmation pour votre message ?
     Mr. COTTAM.   Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  C’était ce que vous aviez en tête ?
     Mr. COTTAM.   Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Qu’entendiez-vous à ce moment ?
     Mr. COTTAM.   Je n’ai rien n’entendu, monsieur.       
     Sénateur SMITH.  Pendant combien de temps ? Vous avez entendu quelque chose assez vite, non ?
     Mr. COTTAM.   Non, monsieur ; je suis retourné vers Cape Cod à nouveau.
     Sénateur SMITH.  Toujours en laissant l’appareil allumé ?
     Mr. COTTAM.   Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Avez-vous envoyé un message à Cape Cod ?
     Mr. COTTAM.   Non, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Cape Cod vous a envoyé un message ?
     Mr. COTTAM.   Non, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Donc, dans les faits, vous n’êtes pas retourné vers Cape Cod ?
     Mr. COTTAM.   Si, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Comment ?
     Mr. COTTAM.  Ils envoyaient des messages pour les transatlantiques à deux hommes. Ils envoyaient des nouvelles aux gros navires.
     Sénateur SMITH.  Où ?
     Mr. COTTAM.  Ces navires qui contribuent à la presse Marconi.
     Sénateur SMITH.  Une communication intermédiaire, une station intermédiaire ?
     Mr. COTTAM.  Non, monsieur ; Cape Cod, qui est la station de l’Atlantique.
     Sénateur SMITH.  Vous êtes entrés en communication ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Avec une des stations Marconi ?
     Mr. COTTAM.  Je ne l’ai pas établie. Je recevais les communiqués de presse de Cape Cod.
     Sénateur SMITH.  Pendant que vous vous déshabilliez là ?
     Mr. COTTAM.  Je ne me déshabillais pas.
     Sénateur SMITH.  Après avoir enlevé votre manteau ?
     Mr.  COTTAM. Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Et ensuite vous vous êtes assis à votre instrument ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Et avez reçu ce message ?
     Mr. COTTAM.   J’en ai reçu environ quatre.
     Sénateur SMITH.  En combien de minutes ?
     Mr. COTTAM.   Environ sept ou huit minutes.
     Sénateur SMITH.  Vous en avez reçu quatre en sept ou huit minutes ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Est-ce que ça incluait quoi que ce soit du Parisian ?
     Mr. COTTAM.   Non, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Seulement les messages de service relayés par Cape Cod ?
     Mr. COTTAM.   Oui, monsieur ; qui envoyait des messages pour le Titanic. Je transcrivais les messages dans l’espoir de les retransmettre le matin suivant.
     Sénateur SMITH.  Essayons de comprendre un peu cela. Quand avez-vous pour la première fois entendu quelque chose à propos du Titanic ?
     Mr. COTTAM.  J’ai eu une communication avec lui en fin d’après-midi, à 5 ou 6 heures et quart.
     Sénateur SMITH.  Une communication interceptée ou adressée au Carpathia ?
     Mr. COTTAM.   Adressée au Carpathia.
     Sénateur SMITH.  Que disait-elle ?
     Mr. COTTAM.   C’était un message pour un de nos passagers.
     Sénateur SMITH.  De qui ?
     Mr. COTTAM.   Mrs. Marshal.
     Sénateur SMITH.  Un message commercial, un message officiel ?
     Mr. COTTAM.  Un message commercial.
     Sénateur SMITH.  Donc c’était le seul message que vous avez reçu du Titanic dans l’après-midi. A-t-il reçu une réponse ?
     Mr. COTTAM.   Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Savez-vous quoi que ce soit sur la distance qui vous séparait de lui à ce moment ?
     Mr. COTTAM.  Non, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Et vous n’avez pas moyen de savoir ?
     Mr. COTTAM.  Non, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Après avoir fini votre travail habituel, qu’avez-vous fait ?
     Mr. COTTAM.  J’ai appelé le Titanic.
     Sénateur SMITH.  Vous avez appelé le Titanic vous-même ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Qui vous a dit de faire ça ?
     Mr. COTTAM.   Je l’ai fait par ma propre volonté.
     Sénateur SMITH.  Vous l’avez fait de votre propre chef ?
     Mr. COTTAM.   Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Qu’avez-vous dit ?  
     Mr. COTTAM.  Je lui ai demandé s’il savait que Cape Cod envoyait un lot de messages pour lui.
     Sénateur SMITH.  Et ils ont répondu ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Qu’ont-ils dit ?
     Mr. COTTAM.   « Venez immédiatement »
     Sénateur SMITH.  Avez-vous déduit de ça qu’ils avaient reçu votre communication ?
     Mr. COTTAM.   Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Et c’était la réponse ?
     Mr. COTTAM.   Il a dit, « Venez immédiatement, c’est un message de détresse ; C. Q. D. »
     Sénateur SMITH.  Seulement les trois mots ont été utilisés ?
     Mr. COTTAM.   Non, monsieur ; l’ensemble. Le message entier était pour moi.
     Sénateur SMITH.  Quand vous avez reçu ce message, qu’avez-vous fait ?
     Mr.  COTTAM. Je l’ai confirmé en lui demandant si je devais le rapporter au capitaine.
     Sénateur SMITH.  Avant de le rapporter au capitaine vous lui avez demandé si vous deviez le rapporter au capitaine ?
     Mr. COTTAM.   Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Vous avez eu une réponse ?
     Mr. COTTAM.   Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Que disait-elle ?
     Mr. COTTAM.   Elle disait, « Oui. »
     Sénateur SMITH.  Comment vous êtes-vous retrouvés à confirmer cela ?
     Mr. COTTAM.   En lui demandant si –
     Sénateur SMITH.  (interrompant). Je sais, mais qu’est-ce qui vous a incité à le confirmer avant de le délivrer au capitaine ?
     Mr. COTTAM.  Car il est toujours sage de confirmer un message de ce genre.
     Sénateur SMITH.  Le faites-vous toujours ?
     Mr. COTTAM.   Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Avez-vous pour consigne de le faire ?
     Mr. COTTAM.   Non, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Ou c’est à votre discrétion ?
     Mr. COTTAM.   C’est à notre discrétion.
     Sénateur SMITH.  Aviez-vous été trompé par des messages sans fondement qui vous ont poussé à confirmer ce message ?
     Mr. COTTAM.   Non, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Qu’auriez-vous fait si vous n’aviez pas reçu confirmation ?
     Mr. COTTAM.  J’aurais rapporté la communication.
     Sénateur SMITH.  Vous l’auriez rapportée au capitaine ?
     Mr. COTTAM.   Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Combien de temps s’est-il écoulé entre le moment où vous avez reçu ce signal de détresse et celui où vous l’avez communiqué au capitaine ?
     Mr. COTTAM.   L’affaire de deux minutes.
     Sénateur SMITH.  Seulement deux minutes ?
     Mr. COTTAM.   Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Avez-vous envoyé des messages après ça au Titanic ?
     Mr. COTTAM.   Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Pour qui ?    
     Mr. COTTAM.   Pour le Titanic.
     Sénateur SMITH.  À la demande du capitaine ?
     Mr. COTTAM.   Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Quels messages ?
     Mr. COTTAM.  Notre position.
     Sénateur SMITH.  Qu’avez-vous dit ?
     Mr. COTTAM.   Je lui ai simplement envoyé notre position.
     Sénateur SMITH.  Pouvez-vous l’indiquer au rapporteur ?
     Mr. COTTAM.   Je ne parviens pas à me souvenir quelle était la position désormais.
     Sénateur SMITH.  Vous ne pouvez pas vous en rappeler ?
     Mr. COTTAM.   Non, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Mais vous avez donné la position du navire, sa longitude ; c’est l’idée ?
     Mr. COTTAM.   Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Et vous l’avez fait sur suggestion du capitaine ?
     Mr. COTTAM.   Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  A-t-il écrit un message formel pour vous ?
     Mr. COTTAM.   Non, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Il vous l’a dit ?
     Mr. COTTAM.   Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Et vous l’avez envoyé ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur ; il a écrit la position sur un petit bout de papier.
     Sénateur SMITH.  Et vous avez envoyé ça ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Avez-vous eu une réponse à cela ?
     Mr. COTTAM.   Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Combien de temps après ?
     Mr. COTTAM.   Immédiatement, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Signée par quelqu’un ?
     Mr. COTTAM.   Non, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Que disait-elle ?
     Mr. COTTAM.   Elle me disait seulement « Reçu. »
     Sénateur SMITH.  C’est tout ?
     Mr. COTTAM.   Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Signé par l’opérateur ou signé par qui que ce soit ?
     Mr. COTTAM.   Non, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Quand avez-vous ensuite réentendu parler du Titanic, ou communiqué avec lui ?
     Mr. COTTAM.   Environ quatre minutes après.
     Sénateur SMITH.  Avez-vous communiqué avec lui, ou lui avec vous ?
     Mr.  COTTAM. On a communiqué tous les deux.
     Sénateur SMITH.  Qui a envoyé le premier message ?
     Mr. COTTAM.   Moi.
     Sénateur SMITH.  Quatre minutes après ce dernier message indiquant votre position ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Vous en avez envoyé un autre ?
     Mr. COTTAM.   Oui.     
     Sénateur SMITH.  Que disiez-vous dedans ?
     Mr. COTTAM.   Je confirmais les deux positions, celle du Titanic et la nôtre.
     Sénateur SMITH.  Avez-vous reçu quelque chose en retour ?
     Mr. COTTAM.   Non, monsieur ; seulement une confirmation.
     Sénateur SMITH.  Que disait-elle ?
     Mr. COTTAM.   « Très bien. »
     Sénateur SMITH.  Quand avez-vous à nouveau communiqué, ou reçu une communication ?
     Mr. COTTAM.   Quelques minutes après.
     Sénateur SMITH.  Combien de minutes ?
     Mr. COTTAM.   Je ne pourrais pas dire, monsieur, car il y avait un autre navire qui appelait le Titanic.
     Sénateur SMITH.  Comment le savez-vous ?
     Mr. COTTAM.   Parce que je l’ai entendu.
     Sénateur SMITH.  Qu’avez-vous entendu ?
     Mr. COTTAM.   Je l’ai entendu appeler le Titanic.
     Sénateur SMITH.  Je comprends, mais que disait-il ?
     Mr. COTTAM.  Il n’y avait rien d’autre que l’appel, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Un appel de détresse ?
     Mr. COTTAM.   Non, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Savez-vous quel navire ?
     Mr. COTTAM.  Le Frankfurt.
     Sénateur SMITH.  Un navire de la North German Lloyd ?
     Mr. COTTAM.   Je ne sais pas si c’est la North German Lloyd. C’est une compagnie allemande ; je ne sais pas laquelle.
     Sénateur SMITH.  Vous avez entendu cet appel ?
     Mr. COTTAM.   Oui.
     Sénateur SMITH.  Le navire allemand appelait le Titanic ?
     Mr. COTTAM.   Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Et cela a-t-il perturbé vos signaux ?
     Mr. COTTAM.   Non, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Mais après la fin de cet appel, qu’avez-vous eu, si vous avez-eu quelque chose ?
     Mr. COTTAM.   J’ai entendu l’Olympic appeler le Titanic.
     Sénateur SMITH.  Avez-vous entendu le Titanic appeler l’Olympic ?
     Mr. COTTAM.   Non, monsieur ; pas en premier.
     Sénateur SMITH.  Mais vous avez entendu l’Olympic appeler le Titanic ?
     Mr. COTTAM.   Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Qu’a dit l’Olympic ?
     Mr. COTTAM.   Il l’appelait et lui envoyait un message de service.
     Sénateur SMITH.  Ils proposaient leur aide ?
     Mr. COTTAM.   Ils envoyaient un message de service.
     Sénateur SMITH.  Ils envoyaient un message de service ?
     Mr. COTTAM.  Oui.
     Sénateur SMITH.  Puis qu’est-ce qui a suivi ?
     Mr. COTTAM.  Rien, pendant une demi-minute. Tout était calme.
     Sénateur SMITH.  Rien pendant une demi-minute ?
     Mr. COTTAM.   Oui.
     Sénateur SMITH.  À ce moment vous étiez pleinement conscient de la situation, n’est-ce pas ?
     Mr. COTTAM.  Oui.
     Sénateur SMITH.  Et vous accordiez votre totale attention à votre instrument ?
     Mr. COTTAM.  Oui.
     Sénateur SMITH.  C’est exact ?
     Mr. COTTAM.  Oui.
     Sénateur SMITH.  Après cette minute, que s’est-il passé ?
     Mr. COTTAM.  J’ai demandé au Titanic s’il savait que l’Olympic l’appelait, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Quelle a été la réponse ?
     Mr. COTTAM.   Il m’a dit qu’il ne savait pas.
     Sénateur SMITH.  Il n’était pas au courant de ça ?
     Mr. COTTAM.   Non, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Puis qu’est-ce qui a suivi ?
     Mr. COTTAM.   Il m’a dit qu’il ne pouvait pas le lire à cause d’une sortie d’air et de l’échappée de la vapeur.
     Sénateur SMITH.  Qu’il n’arrivait pas à le lire ?
     Mr. COTTAM.   Qu’il ne pouvait pas le lire ; oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Ne pouvait pas lire quoi ?
     Mr. COTTAM.   L’Olympic.
     Sénateur SMITH.  Qu’il ne pouvait pas lire le message de l’Olympic à cause de la sortie d’air ?
     Mr. COTTAM.   Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Et de l’échappée de la vapeur ?
     Mr. COTTAM.   Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Quelle est la chose suivante que vous avez entendue ?
     Mr. COTTAM.   Ensuite le Titanic a appelé l’Olympic.
     Sénateur SMITH.  Y’avait-il quelque chose d’urgent à ce propos ou quoi que ce soit de lié au Titanic ?
     Mr. COTTAM.   Non, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Qu’avez-vous fait ensuite ?
     Mr. COTTAM.   J’ai dit au Titanic d’appeler le Baltic.
     Sénateur SMITH.  Qu’est-ce qui a suivi ?
     Mr. COTTAM.   La communication n’était apparemment pas satisfaisante.
     Sénateur SMITH.  Elle n’était apparemment pas satisfaisante ?
     Mr. COTTAM.   Oui.
     Sénateur SMITH.  Bien, poursuivez et dites-nous simplement ce qui s’est passé tout le temps où vous étiez sur ce navire à travailler jusqu’au moment du sauvetage de ces gens.
     Mr. COTTAM.   J’étais en communication à intervalles réguliers tout le temps jusqu’à la dernière communication que j’ai obtenue avec le Titanic.
     Sénateur SMITH.  Vous l’avez entendue ?
     Mr. COTTAM.   Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Que disait ce message ?
     Mr. COTTAM.   Il disait de venir vite ; qu’il piquait du nez. Et il envoyait sa position.
     Sénateur SMITH.  Et savez-vous s’il a eu des réponses à ce message ?
     Mr. COTTAM.   Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Quoi ?
     Mr. COTTAM.  « Reçu ». On lui a dit que le message était reçu.
     Sénateur SMITH.  C’est tout ?
     Mr. COTTAM.   Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Quand avez-vous à nouveau entendu quoi que ce soit ? Que s’est-il passé ensuite ?
     Mr. COTTAM.   J’ai entendu le Baltic appeler Cape Race.
     Sénateur SMITH.  Vous étiez en communication régulière ?
     Mr. COTTAM.   Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Avec le Titanic ?
     Mr. COTTAM.   Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Jusqu’à ce que sa dernière communication soit entendue ?
     Mr. COTTAM.   Oui ; jusqu’à ce que sa dernière communication soit entendue.
     Sénateur SMITH.  Quelle était la dernière ?
     Mr. COTTAM.  La dernière était « Venez-vite ; notre salle des machines se remplit jusqu’aux chaudières »
     Sénateur SMITH.  C’est la dernière communication que vous avez reçue ?
     Mr. COTTAM.   Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Y-avez-vous répondu ?
     Mr. COTTAM.  J’ai accusé réception du message et l’ai rapporté au capitaine.
     Sénateur SMITH.  Avez-vous rapporté tous ces messages au capitaine ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  En quittant votre poste ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Et en allant à l’avant ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Où lorsque le capitaine venait dans votre cabine ?
     Mr. COTTAM.  Non, monsieur ; je le rapportais sur la passerelle au capitaine.
     Sénateur SMITH.  Et c’est la dernière communication que vous avez reçue ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Et la réponse qui a été faite avait quel but ?
     Mr. COTTAM.  J’ai juste accusé réception du message, suis allé voir le capitaine et lui ai rapporté.
     Sénateur SMITH.  D’autres messages leur ont-ils été envoyés ?
     Mr. COTTAM.  Non, monsieur.
     Sénateur SMITH.  En disant que vous avez accusé réception du message, vous utilisez juste le mot « reçu » ?
     Mr. COTTAM.  Non, monsieur ; on a appelé le Titanic par le code à trois lettres et signé avec le nôtre et donné le signal pour « reçu » : « R.D. »
     Sénateur SMITH.  Cela indique que le message a été reçu ? Est-ce que ça indique plus que ça ; qu’il a reçu de l’attention ?
     Mr. COTTAM.  Non, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Donc en réponse à ce dernier appel la seule réponse qu’ils ont eue était « Reçu » ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Mais la position de votre navire n’était pas indiquée ?
     Mr. COTTAM.  Non, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Je croyais avoir compris que le capitaine avait dit qu’un des derniers messages envoyés au navire en train de couler lui disait qu’ils étaient à une certaine distance et venaient vite, ou venaient rapidement.
     Mr. COTTAM.   Je l’ai appelé avec ce message, mais n’ai pas eu de réponse.
     Sénateur SMITH.  Dites-nous juste quel était ce message. Vous l’avez appelé avec ce message ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Nous aimerions en savoir plus à ce propos ; dites-nous juste ce que c’était.
     Mr. COTTAM.  Le capitaine m’a dit de dire au Titanic que tous nos canots étaient prêts et que nous venions aussi vite que possible, avec un double effectif dans la salle des machines, et d’être préparés, quand on arriverait, avec des canots. Je n’ai pas eu d’accusé de réception à ce message.
     Sénateur SMITH.  Mais vous l’avez envoyé ?
     Mr. COTTAM.   Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Qu’il ait été reçu ou non, vous ne le savez pas ?
     Mr. COTTAM.  Non, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Qu’on comprenne bien. Quand vous avez reçu le dernier message du Titanic, que sa salle des machines se remplissait d’eau, vous dites que vous avez accusé réception et avez porté le message au capitaine. Avez-vous accusé réception avant de le porter au capitaine ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Puis, après avoir porté ce message au capitaine, vous êtes revenu à votre équipement et avez envoyé le message que vous venez de décrire ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Et vous n’y avez pas reçu de réponse ?
     Mr. COTTAM.   Non, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Et vous n’avez jamais reçu d’autre réponse ?
     Mr. COTTAM.  Non, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Ou tout autre mot du navire ?
     Mr. COTTAM.   Non, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Après que le Carpathia a récupéré ces canots et est parti pour New York, avez-vous reçu des messages ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Combien de temps êtes-vous resté à votre poste cette nuit-là ?
     Mr. COTTAM.  Toute la nuit, monsieur.
     Sénateur SMITH. Combien de temps le jour suivant ?
     Mr. COTTAM.  Toute la journée, monsieur.
     Sénateur SMITH. C’était dimanche et lundi ; qu’en est-il de la nuit du lundi ?
     Mr. COTTAM.   J’y étais toute la nuit, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Et le mardi ?
     Mr. COTTAM.  Tout le temps à nouveau.
     Sénateur SMITH.  Et la nuit de mardi ?
     Mr. COTTAM. J’ai pris deux ou trois heures de sommeil.
     Sénateur SMITH. Vous avez eu deux ou trois heures de sommeil la nuit de mardi ?
     Mr. COTTAM.  Oui.
     Sénateur SMITH.  À quelle heure ?
     Mr. COTTAM.  Je ne pourrais pas dire l’heure, je suis tombé.
     Sénateur SMITH. Vous êtes tombé de sommeil ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Involontairement ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH. Vous ne savez pas quelle heure il était ?
     Mr. COTTAM.  Non, monsieur.
     Sénateur SMITH. Ou combien de temps vous avez dormi ?
     Mr. COTTAM.  Non, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Comment vous êtes-vous réveillé ?
     Mr. COTTAM.  Je ne sais pas, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Quand avez-vous été réveillé ?
     Mr. COTTAM.  Une vingtaine de minutes avant 4 heures et demie, heure du navire, juste quand l’aube arrivait ; vers 4 heures et demie du matin.
     Sénateur SMITH.  L’aube approchait ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH. Ce serait mercredi matin ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH. Étiez-vous à votre poste toute la journée de mercredi ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur ; à l’exception des repas.
     Sénateur SMITH.  Et la nuit de mercredi ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur ; l’opérateur junior du Titanic avait alors été emmené de l’hôpital pour me donner un coup de main à la radio.
     Sénateur SMITH.  Quel était votre état d’esprit ou votre condition physique quand vous avez eu cette aide ?
     Mr. COTTAM.  Je me sentais très fatigué et presque surmené.
     Sénateur SMITH. Combien de temps cette relève que vous avez eue de la part de l’opérateur du Titanic a-t-elle duré ?
     Mr. COTTAM.  Il m’a donné un coup de main sur tout le chemin jusqu’à New York.
     Sénateur SMITH.  Tout le chemin jusqu’à New York ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Pendant ces jours à partir du lundi matin, y a-t-il eu des tentatives fréquentes pour communiquer avec votre navire?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH. Avec succès ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Bien entendu vous ne savez pas s’il y a eu des tentatives qui se sont révélées infructueuses ?
     Mr. COTTAM.  Non, monsieur.
     Sénateur SMITH.  En d’autres termes vous n’avez pas moyen de savoir ce qui passait sur les ondes à part ce qui était enregistré par votre équipement ?
     Mr. COTTAM.  Non, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Y’a-t-il eu des tentatives couronnées de succès pour communiquer avec vous le lundi ? Avez-vous pris des messages le lundi ?
     Mr. COTTAM.  Je ne parviens pas à me souvenir si je l’ai fait lundi.
     Sénateur SMITH.  Pouvez-vous vous souvenir de ce que vous avez fait mardi ?
     Mr. COTTAM.  Je n’ai pas gardé de trace de tout ce travail ; je l’ai seulement mémorisé.
     Sénateur SMITH. Vous ne l’avez pas consigné ?
     Mr. COTTAM.  Non, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Il n’y a pas eu de version écrite de ces messages ?
     Mr. COTTAM.  Si, monsieur.
     Sénateur SMITH. Quand cela a-t-il été fait ?
     Mr. COTTAM.  Quand les messages étaient envoyés.
     Sénateur SMITH.  Et reçus ?
     Mr. COTTAM.  Et reçus.
     Sénateur SMITH.  Pour qu’ils soient archivés auprès d’un officier de votre navire ?
     Mr. COTTAM.  Ils sont dans la cabine Marconi du navire, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Quelqu’un a-t-il réussi à entrer en communication avec votre navire lundi ou mardi ?
     Mr. COTTAM.   J’étais en communication avec une station ou l’autre en permanence du moment du naufrage jusqu’à New York.
     Sénateur SMITH.  Vous étiez en communication avec des navires ?
     Mr. COTTAM.   Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Tout du long ?
     Mr.  COTTAM. Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Tout du long ?
     Mr. COTTAM.   Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Et souvent ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Vous souvenez-vous avoir reçu un message du Président des États-Unis ?
     Mr. COTTAM.  Non, monsieur ; je ne me souviens de rien à ce propos.
     Sénateur SMITH.  Vous souvenez-vous d’être entré en communication avec le Chester ou le Salem ?
     Mr. COTTAM.  Avec le Chester, monsieur.
     Sénateur SMITH. Le Chester ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Quelle était la nature de leur demande ?
     Mr. COTTAM.  Ils demandaient une liste de passagers et de l’équipage.
     Sénateur SMITH.  Avez-vous accédé à sa demande ?
     Mr. COTTAM.  J’ai demandé au capitaine. Les noms des passagers de première et de deuxième classe et de l’équipage avaient déjà été envoyés précédemment.
     Sénateur SMITH.  Ils avaient été envoyés à qui ?
     Mr. COTTAM.  Les noms des passagers de première et deuxième classe avaient été envoyés à l’Olympic, et la liste de l’équipage avait été envoyée au Minnewaska.
     Sénateur SMITH.  Et en conséquence vous n’avez pas dupliqué ces listes ?
     Mr. COTTAM.  Non, monsieur.
     Sénateur SMITH.  Y a-t-il eu des messages du Chester ?
     Mr. COTTAM.  Ils ont envoyé quelques messages, mais je ne peux me souvenir s’ils ont eu ou non une réponse. Le premier message a eu une réponse.
     Sénateur SMITH.  Est-ce que les appareils ou équipements de radio marchaient bien, pour autant que vous sachiez ?
     Mr. COTTAM.  Sur le Carpathia ?
     Sénateur SMITH.  Sur le Carpathia.
     Mr. COTTAM.  Oui. Ils marchaient de façon satisfaisante pour ce qu’ils étaient, monsieur.
     Sénateur SMITH.  L’équipement semblait-il déficient ?
     Mr. COTTAM.  Un ancien modèle.
     Mr. UHLER.  Que veut-il dire par ça – que le champ d’action était limité ou le type d’appareil ?
     Sénateur SMITH.  Le type d’appareil.
     Mr. COTTAM.  Le type d’appareil. À la fois la portée de la communication et le type d’appareil.
     Mr. UHLER.  Les deux n’étaient pas satisfaisants ?
     Mr. COTTAM.  Si, monsieur.
     Sénateur SMITH.  La portée était limitée par le type, n’est-ce pas ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Mr. UHLER.  Quelle était la puissance de l’appareil sur le Carpathia ?
     Sénateur SMITH.  Répondez à la question. Quelle était la puissance ? Quelle longueur d’onde était utilisée ?
     Mr. UHLER.  Non ; quel nombre de kilowatts ?
     Sénateur SMITH. Quelle puissance utilisiez-vous ?
     Mr. COTTAM.  Je ne peux pas vous dire le nombre de kilowatts ; ça variait selon l’approvisionnement par le générateur principal du navire.
     Sénateur SMITH.  Je pense que je vais vous laisser de côté pour quelques temps, mais nous pourrions avoir besoin de vous dans la matinée ; serez-vous là ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  J’aimerais vous avoir dès 10 heures demain matin.
     Mr. GRIGGS.  Devons-nous essayer de faire venir l’opérateur junior du Titanic en même temps ?
     Sénateur SMITH.  J’aimerais.
     Mr. GRIGGS.  Nous le ferons venir dans la matinée.
     Sénateur SMITH.  Merci.
     Savez-vous à quelle heure vous avez reçu le message du Chester ?
     Mr. COTTAM.  C’est difficile à dire, monsieur, mais ce serait vers 9 heures et demie ou 10 heures du matin.
     Sénateur SMITH.  Quel matin ? Mardi matin ?
     Mr. COTTAM.  Mardi matin.
     Sénateur SMITH.  Vers 9 heures et demie ?
     Mr. COTTAM.  Oui, monsieur.
     Sénateur SMITH.  C’est tout pour vous ce soir. Je vais maintenant appeler Mr. Crawford.

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